L’agenda culturel d’une ville n’est rien sans la contribution indispensable du théâtre. Chaque année, Séville accueille de grands titres dramatiques dans ses salles et ses théâtres, et cette année 2022 ne devrait pas déroger à la règle. Il existe peu de projets plus complets qu’une bonne représentation dans des espaces sûrs, accueillants et fascinants (souvent chargés d’histoire). Séville dispose d’un catalogue intéressant de pièces à l’affiche ce mois-ci. Voici les pièces à ne pas manquer en mars.
K K K K K (Kinde Küche Kirche)
El Señor Wolf. El CEMA. Le Fujigolpe. Le Centre culturel de Manille. Et l’Obra Españolisima. Les fêtes bavaroises. Les chapeaux. Le SIE. Les chaussures. Gagner une élection. La bonne Juanita. Et un Picasso, un Degas, un Goya, un Monet, un Michel-Ange. Mais qui est le protagoniste de ces vies ? Que savez-vous des dictatures ?
L’allitération Kinder, Küche, Kirche, qui se traduit en anglais par « enfants, cuisine, église », également connue sous l’expression « les trois K », est censée représenter les valeurs traditionnelles des femmes en Allemagne sous le Troisième Reich. Mais aussi celles des femmes du Chili sous le Pinochetisme, du Pérou sous le Fujimorisme, des Philippines sous la Nouvelle Société ou de l’Espagne sous le franquisme. Et en particulier, les profils de femmes comme Eva Braun, Lucía Hiriart, Susana Higuchi, Imelda Romuáldez et Carmen Polo.
Mais Eva Braun n’avait pas d’enfant et Lucia Hiriart n’aimait pas cuisiner. Il ne s’agit pas de n’importe quelles femmes, non. Ce sont des femmes dictateurs. Ou le pouvoir est-il l’apanage des hommes ? Une réécriture de l’histoire des deux dictatures à travers le profil de ces femmes.
Si elles avaient gouverné, comment l’histoire aurait-elle été écrite ? Elles nous le disent elles-mêmes dans cette pièce produite par About BOB et mise en scène par Begoña del Castillo.
D’autre part, la compagnie About BOB présentera une lecture théâtralisée d’un fragment de la pièce Documento KKK (Kinder, Küche, Kirche), qui suscite un débat sur les femmes politiques dans la dictature, au Centro de Investigación y Recursos de las Artes Escénicas de Andalucía, le 1er mars.
📍 Théâtre La Fundición de Sevilla (Casa de la moneda, C. Habana, 18)
Les 3 et 4 mars à 20h00.
Musique de boîte à lunch
Lucía Trentini donne vie à trois personnages sur scène pour ce théâtre policier qui utilise la chanson comme vecteur de narration. Música de fiambrera aborde des thèmes universels tels que l’amour, son absence, son excès et son échec, racontés du point de vue d’une femme.
Alicia Rafaela est une femme innocente de la campagne. Lassée de tolérer les abus et la violence de son mari, elle l’assassine et se retrouve impliquée dans une situation extrême qu’elle doit affronter. Alma, plongée dans un monde d’abondance et de superficialité, touche le fond au point de sombrer dans la folie. Et l’animatrice d’une émission de radio nocturne, « Música de fiambrería », lui donne de l’espace et ouvre ses oreilles aux paroles de ceux qui ont besoin d’être entendus. Son animateur, un personnage bizarre et solitaire, laisse place au dialogue de ces vies d’un point de vue absurde et tragicomique.
📍 Teatro La Fundición de Sevilla (Casa de la moneda, C. Habana, 18)
📅 5 et 6 mars à 20h00.